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Miranda - Correspondances

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MessageSujet: Miranda - Correspondances Miranda - Correspondances EmptySam 21 Avr - 21:37
Le domaine d'Ajuntaal - La Fournaise - Trois ans après l'Alliance

Le domaine du chevalier Ajuntaal était un monument à la gloire d’un seul homme. Il avait choisi de le creuser à flanc de l’ardente montagne de la Fournaise, servant son Seigneur. La métaphore était seyante pour son statut, atteint dans l’ombre d’un colosse plus grand que lui. Ainsi, la montagne prêtait flanc à ses ambitions et les abritait.

L’entrée était sise à flanc de montagne et la façade de l’édifice s’y devinait, voilant du contrebas quelques jardins suspendus qui passaient pour de naturelles clairières, des fenêtres et meurtrières prenant l’allure de cavernes et de simples trous naturels dans la roche. L’intérieur tenait du véritable dédale, que j’avais appris à connaître par cœur en devenant Kadec, l’homme du Levant et garde du harem du Chevalier. Endossant l’uniforme et le foulard, je me fondis dans cette peau que l’on aurait pu dire étendue comme une mappemonde, trop vaste pour moi.

Le mot Khazar harem est un trésor de sémantique. Il est dérivé d’haram, qui se traduit en « interdit ». Illicite, voire illégal. Le lieu, par essence, n’en était que plus tentant. Parfois la routine tombait sur ce lieu de tous les interdits, et avec toute la férocité qui m’était donnée je la chassais, avec plus de conviction que je ne chassais des portes voilées dans la paroi rocheuse les hommes importuns. C’est dans cette perspective que je me suis mis en tête d’écrire une première lettre destinée à celle qui deviendrait un jour ma belle-fille. Lors de ma visite à Salrivage, il y avait quelques années, elle n’était qu’une fillette à peine entrevue, dont je ne savais rien encore. Les caractéristiques que j’en connaissais étaient rares : sa parenté, sa bonne santé, qu’elle fut une femme non-spoliée et pour façonner une alliance cela suffisait amplement.

Ce jour-là, j’approchai l’une des concubines qui avait été châtiée par le Chevalier. Nourriture, alcool et même du pavot pour plonger en une heureuse torpeur, ainsi que des livres, des métiers à tissers, matériaux et autres coquetteries ne manquait pas au domaine. Mais, ces denrées qui permettaient de tromper le tout-puissant spectre de l’ennui qui accompagnait cette vie forcée dans son oisiveté, étaient rationnées pour celles qui tombaient en défaveur d’Ajuntaal pour quelque raison que ce fut. La plupart des gardes évitaient ces femmes tombées en défaveur, comme les autres concubines. Toutes craignaient d’être affectées par cette disgrâce auprès de ceux qui tenait pouvoir sur leur vie, comme s’il eut s’agit d’une maladie contagieuse.

Elle s’appelait Sharwa et son vice avait été d’adorer les animaux. Elle était captivée par les oiseaux qui s’élevaient des arbres verdoyants entourant un pan de la forteresse, évoquant des heures durant les plumages colorées et les physionomies particulières. Elle avait préservé une partie de son pain et de ses dattes pour attirer les volatiles à l’une des fenêtres, et en avait amadoué quelques-uns. Si la lubie s’était arrêtée là, sans doute n’aurait-elle pas été inquiétée. Cependant, elle avait été surprise en utilisant ses bêtes dressées comme des messagers, pour faire passer des notes, des denrées, hors des enceintes. L’identité du correspondant avait été révélée par une poignée de lettres enflammées de passion retrouvées dans les quartiers de Sharwa. Dans celles-ci, noir sur blanc, on découvrait la promesse d’un rendez-vous éventuel, ou cet amant viendrait la délivrer (ainsi que, dans moult détails, ce qui s’ensuivrait après cette libération). Et cette transgression ne pouvait être découverte impunément.

Les largesses des denrées et des parfums, des tenues ouvragées, et surtout, d’une chambre donnant sur l’extérieur (ainsi sur ses bien-aimés oiseaux) étaient des privilèges qui lui avaient été retirées. Vers le cœur de la forteresse, en une chambre enclavée de pierre ou nul ne pouvait entendre crier, elle avait été déplacée. Le chevalier venait visiter ses concubines en défaveur sporadiquement, pour satisfaire ses élans les plus cruels. Celles-ci, il ne craignait plus de les abimer en s’y livrant, comme ces objets en mauvais état que l’on use jusqu’au bout pour les tâches les plus ingrates, avant de les jeter.

Soir après soir, je la menais à la fenêtre d’un corridor que je patrouillais, que nul autre ne devrait visiter, et lui confiait des dattes. Ses oiseaux venaient la voir. Ses joues se mouillaient de larmes de joie et de reconnaissance. Je m’abstenais de lui permettre d’envoyer des lettres, lui expliquant que si sa correspondance était interceptée, elle serait exécutée sur le champ. Mais voir les volatiles, pouvoir contempler à travers eux la liberté semblait lui suffire.

Ce qu’il y avait de bien avec les disgraciés, c’est qu’au-dessus de tout chaque attention qui ne fut néfaste les attirait comme une lumière. Et, impressionnés par cette lumière comme des papillons nocturnes, ils consentaient à concéder bien des faveurs, fussent-elles à leur détriment, à cette personne qui était venue vers elle, et apparaissait comme sauveur.

Le fait que l’amant de Sharwa se trouvait à la cour de Salrivage avait fait naître une idée.

Un soir ainsi, Kadec le garde lui demanda d’utiliser sa bête la plus résiliente et fidèle pour un voyage jusqu’à la cour Salrivage. La missive était cachetée d’un sceau de cire blanche non marquée. Le pli était simplement adressé à Miranda, fille d’Usseyn, sans plus de détails.

Le massif oiseau coloré et exotique de Sharwa prit son vol en cette direction, portant ceci.  
Une entreprise qui me permettait de tromper l’ennui, en sondant (voire façonnant) les destinés d’une concubine disgraciée et ma belle fille.


Citation :

Chère Miranda,

Je ne crois pas que tu me connaisses, car à la vérité je crois que tu ne m’as qu’entrevue, peut-être du coin de l’œil seulement. Comme ces ombres mouvantes que ne l'on distingue que lorsqu'on plisse les yeux. Je suis de celles qui vivent un pied en ce monde, et un autre pied dans l’autre. On me connaît comme une qarīn, et si je marche dans tes pas, je ne te suis pas hostile tout au contraire. Je suis là pour te protéger d’une façon, en partie par-delà le voile de l’éther.

Pourquoi t’aurais-je choisie? Les raisons sont complexes, ramifiées, mais je ne t’en donnerai qu’une. Après tout, comme quasi-homonymes et comme les deux mondes sont liés, nous nous ferons écho l’une l’autre. Je suis curieuse de voir ou la voie que tu traces nous emmènera. Mon oreille t’est tendue, pour confidences, pour aspirations. Peut-être pourrais-je faire souffler le vent en ta faveur.

Mirage
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MessageSujet: Re: Miranda - Correspondances Miranda - Correspondances EmptyJeu 3 Mai - 18:19
« - Ce sera tout pour aujourd’hui, jeune maîtresse. » s’inclina le maître d’armes. Il tendit le bras pour récupérer la dague d’entraînement qu’elle avait utilisé durant sa leçon. La jeune khazare plia du buste pour le saluer en retour, reconnaissante de son enseignement. Qu’elle était polie, et bien élevée !

« - Ah. Vous voici. »

Le chevalier Usseyn venait de pénétrer l’Atrium – où chaque jour sa fille pratiquait le combat. Il portait encore son armure rutilante aux couleurs du fief. Tout chez lui était droit, propre et de sa chevelure gominée ne dépassait aucun brin capillaire. L’instructeur, comme son élève, dut réitérer une révérence.


« -Laisse-nous, Sayf.
-Bien, Ser Usseyn, obéit l’homme, sans broncher.
-Miranda. »

Cette dernière, baignée dans le puits de lumière de l’Atrium, avisa son paternel. Aucune émotion ne se lisait sur le minois de l’adolescente.

« -Il est temps d’arrêter ton enseignement du combat. Ton fiancé sera bientôt en âge de te prendre pour épouse.
-Dans quatre ans, Père. Laisse-moi du répit jusque-là, remarqua-t-elle d’un ton très neutre.
-Et à quoi te servirait une dague ou tes poings à ses côtés ? Apprends plutôt à gérer une maisonnée. Et à tenir des comptes.  Le fait que ce mariage soit arrangé ne te dispense pas de lui plaire.
-Je..
-C’est ma décision, trancha-t-il dans un sourire entendu. Et je suis certain qu’elle fera ton bonheur, chère fille.»

Et dans la famille Cyriarcus, il n’y avait pas de place pour la désobéissance. Miranda dut approuver en silence, ployant le genou pour le saluer alors qu’il quittait la villa familiale. Le chevalier adorait sa fille. Peut-être parce que, contrairement à l’aînée, il l’avait eu dans les bras d’une épouse qu’il chérissait ardemment. Il demeurait persuadé que sa petite favorite ne manquerait de rien et serait en sécurité auprès du garçon de Beaurivage. A cela, s’ajoutaient les avantages de l’alliance politique. Non décidement, il n’y avait eu aucune raison, aucun argument venant contredire ce fait.

Plus tard, dans le cocon de sa chambre, elle se prélassait aux rayons du soleil que filtrait une moustiquaire. Confortablement allongée dans un divan, elle relisait un pli datant de trois ans. A force d’avoir été manipulé, le vélin était froissé par endroit. Une servante, prostrée sur une chaise, à l’ombre de la pièce, jouait de la cithare. C’était un air apprécié de la brune et inspiré par les notes mélodieuses, elle quérit un encrier et une plume.

Citation :

Vous êtes là pour me protéger. Alors je vais vous prier, comme on prie aux divinités de ce monde. Protégez-moi. Parce que je suis seule aujourd’hui et que je ne sais guère où le destin que l’on m’a tracé me mène. Dans mon pays, les chants et les poètes, portent les louanges des idylles millénaires et des passions inavouées.

Je sais que pour moi, ce n’est qu’une longue marche sans sonorité agréable. J’aime mon père. Je ne crois pas avoir été une progéniture ingrate et je me plie à tous ses choix. Mais aujourd’hui, je doute. Non pas de l’amour que je lui porte, ni de l’amour dont il me couve. Je doute de ses décisions, car elles ne laissent nullement place à l’imprévu.

Puisque vous êtes un mirage. Montrez-moi ce que je devrais vivre, endurer, dans quatre courtes années.

Mira.

Et elle attendit un jour où le majestueux volatile revint à son balcon pour lui offrir cette missive. A ses onze ans, elle avait cru que cet oiseau était le message de la déesse Mirage. Patronne des jeunes filles et des errances. Aujourd’hui, elle en avait quatorze et elle faisait un premier pas hors de l’insouciance
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Miranda Sombrebois
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MessageSujet: Re: Miranda - Correspondances Miranda - Correspondances EmptyVen 4 Mai - 6:17
À la Forteresse d’Ajuntaal, ou je me trouvais encore, l’oiseau m’apporta un jour une surprise à la brunante. Un pli. Je vins nourrir la bête au plumage coloré de quelques dattes, le temps de lui prendre son cargo, et de lui rendre sa liberté.

Je dévorai le pli des yeux sur place, moi qui depuis longtemps ne l’attendais guère plus. Je gravis les marches, de la forteresse, et suivant le dédale aboutis à son sommet, que peu fréquentaient, et que j’appréciais comme un refuge.

Je me défis d’une majorité de mon uniforme, de mon voile. Je m’assied, sur un rocher du promontoire, et sortis une bouteille de vin que je m’étais amenée. C’était en embrassant du regard la Fournaise, et les eaux qui l’entouraient, que je me sentirais à mon aise, infusée de cet esprit de divinité ainsi qu’il me fallait pour y répondre décemment.

Après quelques lampées, et instants à pondérer comme à ressasser, je pris enfin la plume. Il semblait improbable que je dispense ma sagesse sur telles affaires de cœur, moi-même qui était retrouvée coincée dans un mariage de même acabit, autour de l’âge qu’elle devait avoir à présent. En contrebas, j’aurais pu trouver toutes les déclinaisons des bonheurs et des déboires maritaux qui fussent. Je comptai d’être posée sur cette ruche, somme de tant de destins fragiles et divers, pour guider ma plume.

Citation :

Votre prière est entendue.

J’aimerais vous dire, avant toute chose, que si des voies se tracent pour nous, jamais le destin n’est tout à fait sûr. Chaque être, pour peu qu’il en soit animé de la volonté, peut faire de son existence un lit de misère ou s’allonger, ou bien encore peut se faire maître de sa destinée. Celui qui par avance prédit son malheur façonne ainsi sa destinée, et s’assure de l’être pour se donner raison. Parfois, la marge de manœuvre semble mince, et l’immédiat sans issue : mais souvenez-vous, qu’en toute situation se trouve bienfait pour qui sait tirer parti, et viendraient-ils à manquer, il est toujours un exutoire.

Je peux vous peindre au mieux deux des portraits qui pourraient à vous se dessiner :

Il se peut que dans ce qui vous attend, vous trouviez bonheur et situation satisfaisante, un compagnon que non point la destinée mais l’avis d’autrui aura mis sur votre chemin. Une âme aussi désolée que vous, qui n’aspire qu’à prendre contrôle de son propre destin, dont vous pourriez faire un camarade précieux pour vous façonner mutuellement, accomplissant au côte à côte désirs qui se rejoignent parfois. On dit de ceux, réunis par la main du destin, et non par celle d’autrui, qui partagent tels liens qu’ils s’aimeraient.

Il se peut que dans ce qui vous attend, vous trouviez le désœuvrement. Auquel cas, ainsi que pour beaucoup, il vous reviendrait d’accomplir devoir, tout en trouvant ailleurs le cœur de vos désirs. C’est un jeu délicat et dangereux, mais parfois incontournable pour éviter de succomber au malheur, là ou le cœur et le devoir, l’être et l’apparence, prennent des chemins différents.

Et entre ces deux choses, un spectre. Jamais l’existence n’est de noir ou de blanc, et en ce contexte autant qu’un autre, il existe bien des nuances entre ces deux extrêmes.

Je peux néanmoins vous dire que l’on récolte ce que l’on sème, bien souvent. Qui sème aigreur et amertume en récolte tout autant, et vient un temps ou ne reste plus d’autres semailles que cette amertume à mettre en terre. Vous êtes admirable, et non point que d’apparence, à n’en point douter. Ainsi, ne perdez pas non plus de vue votre nature et votre essence. Ou que vous mène votre destinée, votre essence toujours restera part de vous, vous permettant de façonner votre destin à votre convenance. Souvenez-vous, lorsque l’épreuve vous guettera, de l’essence et de la signification de votre nom, avant de perdre espoir et de tendre vers la résignation : le déni de soi mène qui à sa désagrégation, qui à l’impulsion instinctive destinée à préserver son essence.

Sans doute mes propos sont-ils cryptiques, mais ils se révéleront en temps utile. Ayez confiance en vous-même, et en votre capacité de façonner votre destin. Lorsque vous traverserez des épreuves, je vous épaulerai.

Votre écho. Mira
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MessageSujet: Re: Miranda - Correspondances Miranda - Correspondances EmptySam 5 Mai - 7:35
Six, ou était-ce sept, ans après l'alliance, une apparition avait fait son entrée à la Cour de Salrivage. Elle avait coupé presque tous les souffles. Des hommes, surtout. Les femmes, elles, étouffaient d'envie, semblait-il. Elle était l'incarnation de la perfection khazare, parfaite en sa théâtralité, dans le jeu de son corps, un art depuis longtemps perfectionné qu'elle avait raffiné.

C'était une beauté rare. Et elle venait quérir la présence de Miranda, fille d'Usseyn, de la lignée Cyriarcus. C'était une gueuse, mais certains lui auraient bien volontiers vendu leur âme. Fort était à parier, que de fil en aiguille elle retrouverait la jeune maîtresse, fille de chevalier. Avec la déférence de mise, elle vint la saluer.


-Ma demoiselle, jeune maîtresse. Mes respects sincères. Je viens... à la vérité je viens de loin. Et j'ai été envoyée par Mirage. Elle m'a confié devers vous, jeune maîtresse, si vous voulez bien de mon service, une mission et un message. J’aimerais créer une représentation de vous fidèle, afin de faire parvenir à votre promis… et inversement, si tant qu’il vous plairait de le voir.


Confrontée à l’embarras de l’adolescente, l’artiste sortit son matériel et, une fois prête, n’hésita pas à la croquer sur la toile, avec autant de grâce, si ce n’est plus, qu’elle en laissait paraître, la révélant sous son meilleur jour. En même temps, elle discutait de choses et d’autres, des banalités qui, dans la durée du processus, ouvraient la porte à la confidence. Chacun de ses gestes était mesuré : si elle savait séduire, elle était aussi bonne actrice pour mettre à l’aise. Influence pernicieuse peut-être, elle répondit à Miranda concernant les questions qu’elle pouvait avoir, concernant son avenir de femme faite et des choses de la vie. Ce genre de chose qu’une Dame n’oserait dire, et que des suivantes ne seraient pas en droit de révéler.

Avant de la laisser, son œuvre terminée, elle s’excusa maintes fois de son audace et posa un délicat baiser sur son front, avant de dire.


-La qarīn vous protège comme elle m’a protégée. En son cœur, vous demeurez. Et... elle fait dire d'être vous-même. Mais, que si vous ne le pouvez, vous pourrez toujours vous réinventer. Elle vous apprendra.


(…)

Le tout saisi sur la toile, le long périple vers le Bouclier, et le domaine de Beaurivage débuta. À regrets, de nombreux hommes de Salrivage contemplèrent son départ. Elle avait obtenu d’eux choses et d’autres, et était repartie de Salrivage bien plus riche qu’elle n’en était arrivée, elle qui savait jouer de son corps comme un instrument.

La khazare parfumée à la peau d’ambre attirait tous les regards, au domaine ou elle se rendit. C’était une beauté rare, exotique, qui attirait les regards concupiscents des hommes, réprobateurs des femmes. Elle devrait rencontrer un garçon, aux portes de l’adolescence, promis à quelque grand avenir par son lignage. Le fiancé de la précédente hôte. Ainsi, elle manda audience à Aegys de Beaurivage. Sa première, peut-être bien. La peintre fut habile autant que possible à mettre son hôte à l’aise, vantant ses qualités comme sa précocité, le traitant en homme lui qui était à peine plus à cet âge qu’un enfant glorifié. Elle demanda à peindre son portrait et prit la peine de discuter avec lui, aussi. De ses inquiétudes, souffrances, douleurs et joies, de son apprentissage. Il n’était que lui, dont il était question, à moins qu’il en eut voulu autrement. Puis, ultime cadeau, un cadeau peu commun d’une Dame à son fils s’il en était, Aida, celle convoitée par tant d’âmes et libérée il y avait peu de la forteresse d’Ajuntaal, par la sueur de Kadec et l’initiative de celle qui avait emprunté son nom, s’offrit au jouvenceau. C’était gratuit : rien n’aurait pu provoquer l’ardent désir qu’elle mimait, qui saurait éveiller les passions primaires et à peine éveillées de l’à-peine adolescent. Elle fut actrice habile, comme toujours, et offrit s’il la voulait à celui qui deviendrait chevalier une première expérience mémorable, qui certainement l’habiliteraient à ne pas se trouver tout à fait désœuvré quand viendrait son mariage. C’était une autre promesse, faite à une sauveuse, une amie, un esprit du désert qu’elle honorait, tout à la fois.

Une fois l’euphorie retombée, il pourrait s’admirer en sa représentation fidèle, telle un narcisse, avant que l’artiste ne lui cède portrait de sa femme à venir en lui vantant abondamment ses attraits, et ne rapporte le portrait du jeune futur Ser vers Salrivage, aux fins de sa destinataire.

Ensuite, après avoir confié le portrait d’Aegys à la cour d’Usseyn en dispensant compliments de même acabit le concernant, elle prendrait son congé. Tout à fait libre, Samarach l’attendait.
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MessageSujet: Re: Miranda - Correspondances Miranda - Correspondances EmptyLun 7 Mai - 8:49
Le pli était concis, mais arriverait, explicitement, entre les mains de la Beaurivage et consorts.
Citation :

Ma bonne cousine,

Le plaisir et la désinvolture ne durent qu'un temps. Ayant profité de la cité, de ses revers et travers, et vous ayant observé, au-delà des murailles de votre entourage, j'estime qu'il est temps que le masque tombe. Je préférais jauger de la cité elle-même, sans prétendre n'être plus qu'un prénom, pour jauger de la nature et des élans de ceux qui la parcourent. Si vous me le permettez, et si votre époux consens, j'entend vous rejoindre à la cour. Avec les festivités qui s'annoncent, célébrant une alliance que vous incarnez de raison et de corps, il serait presque un crime de n'être à votre dextre.

Saurez-vous m'assurer de faire les arrangements adéquats, au près de votre époux comme de l'intendance du Palais, afin que ma venue ne surprenne si elle est considérée? J'apporterai, bien évidemment, présents d'usage pour vous, votre famille, et sa Majesté afin de rendre hommage tel qu'il se doit.

Mirage de Cyriarcus.
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MessageSujet: Re: Miranda - Correspondances Miranda - Correspondances Empty
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