Déclaration de Guerre

On racontait que le Seigneur de Norbois se faisait étrangement silencieux suite à l'annonce des sauvages.

Chose certaine, il semblait bien se moquer du Roi Vernode Gralon qui croyait comprendre ce qu'était la féodalité, après tout ce dernier avait nommer un Chevalier prêtre du Saint-Concile. Il n'avait certainement pas de leçon à faire au conquérant.

Alors que dans le pays des éduqué qu'es le peuple conquérant, Fidel serviteur des sept l'on sacrifiaient des bête innocente, l'on disait que dans le royaume des sauvages, ou des impies, l'on était dans un temple a prié les ancêtres et a chanté des chants religieux...

L'on pouvait malgré tout voir les gens du royaume préparer les aciers et sortir les peintures de guerre traditionnelle clanique, peinture qui n'a pas été vue depuis longtemps.

Alors que le Nord et le Piedmont fourbissaient leurs armes, le Khazar semblait en retrait du tumulte et des grandes déclarations.

Pour certains, ce n'avait rien d'étonnant : le Khazar s'était montré résolument neutre lors du bref conflit Valcoeur-Tourbière, et du conflit Tourbière-Piedmont.

Pour le moment, il semblait que l'oasis perdurait tel qu'il était : un havre de paix dans un désert impitoyable, peut-être un point de rencontre pour les émissaires des partis ennemis lorsque le temps de r'ouvrir les portes au dialogue serait venu.

Malgré les rencontres diplomatiques qui s'étaient multipliées dans les dernières semaines, le Sud ne semblait pas sur le point de s'engager sur les sentiers de la guerre. Au soir de l'annonce de la fatidique guerre, des messagers (par terre ou par mer) avaient été dépêchés depuis Samarach vers les Seigneuries Khazar, plausiblement pour faire le point, et anticiper la suite. Prudence était visiblement mère de sûreté et le renseignement était un des nerfs de la guerre.

Tandis que d'un bord ou l'autre, on se galvanisait devant la promesse des batailles, le Khazar semblait pondérer sur bien des choses, qui laissait ruminer nombre de penseurs et tacticiens, indistinctement. Comme le devenir de Valcoeur et son éventuel alignement. La possible résurgence de ce "royaume oublié" qu'était le Levant. Le lieu ou les troupes ennemies finiraient inéluctablement par s'échanger des tartes (du type dont la diplomate Velours n'avait pas le secret).

Et surtout, la plus grosse question d'entre toutes. Les déclarations avaient été faites à grand renfort d'affiches. Et maintenant, quoi?

Sans doute son épouse se prélassait-elle dans la contemplation des préparatifs de la guerre, mais on aurait tord de penser que Ludwig, lui, siroterait des breuvages frais sur le balcon de sa chambre nuptiale.

Certains citadins du sud le voyait faire les cent pas depuis cet endroit, comme un loup en cage, avec presque l'écume aux lèvres. Le prêtre qui vivait pour la guerre, prisonnier de son statut de neutralité par le Temple, puisque dans les deux camps, il y avait des serviteurs de la Vraie Foi. Et d'autres inquiétudes lui venaient, fabulations ou non.

Et si les souverains des royaumes respectifs exigeaient tous les natifs de leurs terres en force de se battre à joindre l'effort de guerre, qu'importe leur institution ? Evelyne venait de Centreterre, et lui, de Tourbière. Si les souverains étaient assez zélés pour en arriver là, serait-il capable de croiser le fer contre son épouse ? Et si...et si ?